commentaires : METIER DU POETE


 

Einfalt

 
Einfalt’ - et de même ’Einfältigkeit’ :
"simplicité d’esprit ; naïveté" ; mais aussi "niaiserie ; imbécillité"
(de même pour l’adjectif ’einfältig’ :
"simple ; naïf ou naïve; sot ou sotte ")

Traduire - simplement - par "simplicité" est un peu à côté.
Comme il est dit que l’homme n’use d’aucune arme, ni d’aucun artifice,
on peut alors penser à la "simplicité" par opposition à la "complication".
Mais le simple dans ce sens là,
- le facile à comprendre, le modeste, le frugal, le sobre, etc. -
c’est ’einfach’, et la simplicité dans ce sens là : ’Einfachheit’.

Faut-il alors traduire Einfalt par "simplicité d’esprit", ou par "naïveté" ?

Pour nous la simplicité d’esprit est effectivement plus ou moins assimilée à l’imbécillité.
Est-ce tout à fait le cas de la naïveté ?
Le naïf n’est-il pas, simplement, celui qui fait confiance ?
(Et si c’est à tort, ce n’est pas la preuve de sa bêtise,
mais celle de la méchanceté de qui trahit sa confiance)
Le naïf est celui qui se contente de "croire ce qui lui est dit"
- comme Baudelaire dit qu’il s’est "contenté de sentir", et qu’il a cherché un "asile dans l’impeccable naïveté"...
Et la "candeur", n'est-elle pas tout à la fois
naïveté (confiance) et pureté (du contentement)?